Le Purau de Tahiti (Hibiscus tiliaceus) fascine par ses fleurs changeantes. Elles naissent blanches au matin. Leur couleur évolue toute la journée. Puis elles tombent au soir, après un dernier éclat rouge rosé.
Purau, un arbre emblématique de Polynésie
Autrefois appelé fau, le purau possède de nombreux noms dans le Pacifique. À Hawai‘i, on le connaît sous le nom de hau. En Australie, on l’appelle Cotton-tree.
Son nom latin, Hibiscus tiliaceus, vient du mot tilia, le tilleul, en référence à la forme de ses feuilles.
Un arbre robuste et élégant
Le purau peut atteindre 15 mètres de hauteur. Son tronc dépasse parfois un mètre de diamètre.
Son écorce, d’abord grise et lisse, devient brune et crevassée en vieillissant. Ses feuilles, appelées raufau, sont simples et alternes.
Des fleurs qui changent de couleur
Les fleurs du purau possèdent cinq pétales jaunes marqués d’une tache pourpre. Leur couleur évolue au fil du temps.
Le matin, elles sont jaune pâle.
À midi, elles virent à l’orange.
Le soir, elles deviennent rose rougeâtre avant de tomber.
On nomme puafau les fleurs écloses et puapuafau celles encore fermées.
Le fruit du purau
Les fruits du purau apparaissent en grappes arrondies. Ils contribuent à la reproduction de l’arbre et nourrissent de nombreux oiseaux du littoral polynésien.

Fruits de Purau. Photo J.F. Butaud
Le purau : une plante médicinale essentielle
Le purau joue un rôle majeur dans la pharmacopée polynésienne. Ses usages sont nombreux et transmis depuis des générations.
Fleurs médicinales
Les fleurs servent d’anti-inflammatoire.
Elles nettoient les plaies infectées.
Elles s’utilisent aussi en infusion contre les bronchites.
En gargarisme, elles soulagent angines et stomatites.
Elles s’appliquent sur les abcès, fraîches ou cuites.
Feuilles et écorce thérapeutiques
Les feuilles se posent en cataplasme sur les plaies.
L’écorce interne soigne les conjonctivites et la fatigue oculaire.
Ainsi, le purau offre une véritable trousse de soins naturelle.
Utilisations traditionelles du Purau
La culture polynésienne accorde une place centrale au purau.
Son bois, léger et solide, facilitait autrefois la construction de pirogues, la fabrication de pagaies et la sculpture.
Fibres, cordages et vêtements
L’écorce fibreuse, appelée more, servait à créer cordages, lignes de pêche et filets.
Les danseurs utilisaient des lanières d’écorce pour fabriquer leurs pagnes.
Les feuilles du purau faisaient office d’assiettes et enveloppaient la nourriture.
Les fleurs fournissaient un colorant végétal prisé pour les teintures de tissus végétaux.
Purau et légendes polynésiennes
Le purau apparaît dans plusieurs récits anciens.
Selon une légende, Ao-ao-ma-ra’i-a, père du feu, obtint la flamme en frottant deux morceaux de purau.
Un autre conte raconte que la lance du héros Pai, qui perça la montagne de Moorea appelée Rau-fau-tumu, était taillée dans le bois de purau.
Sources :
Service du développement rural. Foger
Olivier BABIN 2007
AI 7 nov 2025






