L’atoll de Anaa dans l’archipel des Tuamotu à l’Est de Tahiti est surtout connu pour la beauté de son lagon dont le vert pâle se reflète quelquefois dans les nuages signalant de très loin aux capitaines des goélettes la position de l’atoll.

Pour les habitants des Tuamotu, Anaa évoque d’autres résonances, celles des courses sur la mer des féroces «  parata » : les guerriers anciens aux chevelures défaites, justement nommés d’après le nom de l’un des plus terrifiants requins mangeur d’hommes.

A cette époque, la population était estimée à 5000 personnes réparties tout autour de l’atoll. Au cours du 18ème siècle, la population se distribuait en six villages et subsistait grâce aux vastes cocoteraies qui couvraient une grande partie de l’atoll. En 1842, la population est estimée à 2.000 mais ne cesse de décroître et en 1900 elle est évaluée à 500.

L’île de Anaa a été dévastée par le cyclone Orama en 1983, le village de Tukuhora a été complètement rasé par les flots, hormis l’église. Un nouveau village a été reconstruit à la hâte à quelques centaines de mètres sur une zone plus élevée et mieux protégée.

Le lagon tient son incomparable couleur vert émeraude de ses faibles fonds associés à des fonds sableux. Il n’y a pas de passe permettant le passage des goélettes mais de nombreux hoa situés sur le pourtour. Les plages sont parfois très grandes comme celle de l’ancien village de Tematahoa à l’extrémité sud de l’île. La couronne corallienne de l’île est surélevée de 3 à 4 mètres au dessus du niveau de l’océan.

Mythe de la création de Anaa (Nganaa-nui)

Le mythe de la création de Anaa se confond avec son peuplement. Selon la tradition rapportée par Kenneth Emory, l’île de Anaa fut découverte par Te-ipo-te-Marama, fille de la fameuse Hina de la légende du cocotier. La deuxième version tirée d’un document de l’île de Manihi raconte :

 » Tumu mango et Tumu rito étaient la fondation et la quille de Anaa. Ils vivaient dans les ténèbres. Ils engendrèrent un premier fils, Gana, qui était un esprit malfaisant. Aussi fut-il abandonné à l’extrémité méridionale de l’île. Tumu mango et Tumu rito engendrèrent d’autres enfants, Uhi-Ura et Uhi-Taramea. Eux aussi étaient des esprits malfaisants, ils furent abandonnés et devinrent les supports du plan d’eau qui se reflète dans le ciel, ei pou miti no Te-Nuku-Tae-Roto. Tumu mango et Tumu rito donnèrent alors naissance à Nauri et Naehu ; elles vivaient dans le pô. Naehu est le cordon ombilical de Anaa à l’Ouest et Nauri le cordon ombilical de Anaa à l’Est. Enfin, Tumu mango et Tumu rito engendrèrent Eremoana et Guguruarau, les deux êtres humains qui peuplèrent Anaa aux temps des lézards jaunes, to hakapunga i te mano e te fini o te Tangata i runga i Nganaia ki roto te ao Mokotea. »

Anaa et les grands navigateurs européens

L’atoll de Anaa, appelé anciennent Nganaa-nui ou Ara-ura fut visité :

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Sources :

Kenneth P. Emory et Paul Ottino ancienne de ‘Ana’a, atoll des Tuamotu. Journal de la Société des Océanistes  Année 1967  23  pp. 29-57
Frédéric Torrente. Buveurs de mers, Mangeurs de terres. Histoire des guerriers de Anaa, atoll des Tuamotu. 2012. Ed Haere Po
Joana Hauata, Association culturelle Te Reo o te Tuamotu . Tuamotu Te Kâiga p 53
Archives Tahiti Heritage