La Polynésie regorge de récits anciens. Parmi eux, la légende de Hina demeure l’une des plus symboliques. Elle raconte, en effet, la naissance du cocotier et le destin d’une princesse guidée par le courage.
Hina et l’anguille : un mariage imposé
À seize ans, Hina, princesse de Pape’uriri (Papeari), voit sa vie changer brusquement. En effet, ses parents la promettent au prince Faaravaianuu seigneur du lac Vaihiria.
Cependant, lorsqu’elle découvre son futur époux, la jeune fille comprend la vérité. Le prince est, en réalité, une anguille gigantesque.
Aussitôt, Hina prend peur. Ainsi, elle s’enfuit vers Vaira’o, sur la presqu’île de Tai’arapu. Là-bas, elle trouve refuge auprès du dieu Maui.
Faaravaianuu poursuit Hina
Pendant ce temps, Faaravaianuu quitte son lac. Progressivement, il avance dans la vallée de Vaihiria pour retrouver Hina.
Maui, inquiet, érige deux tiki de pierre pour protéger la princesse. Grace à cette protection, il réussit ensuite à capturer l’anguille. Puis, il la découpe en trois morceaux. Après cela, il enveloppe la tête dans une étoffe de tapa et la confie à Hina.
Il lui dit :
« Ne pose jamais ce paquet avant d’être arrivée chez toi. Plante-le au centre de ton marae. Ainsi, tu y trouveras de grands trésors. »
Hina oublie le conseil du dieu Maui
Hina obéit d’abord. Ensuite, pourtant, elle souhaite se baigner avec ses servantes. Elle dépose donc le paquet sur l’herbe, oubliant l’avertissement de Maui.
Immédiatement, la terre s’ouvre et engloutit la tête de l’anguille. Peu après, une plante surgit. Elle pousse très vite. Finalement, elle s’élève vers le soleil.
Ainsi apparaît le premier cocotier, appelé tumu ha’ari. Sa silhouette rappelle clairement une anguille dressée. C’est ainsi que naît le premier cocotier, associé à Hina.
La force du cocotier selon la légende de Hina
Hina connaît alors son rôle. Désormais, elle doit protéger cette nouvelle richesse. Les jours passent. Puis une sécheresse frappe la région. Pourtant, seul le cocotier résiste.
Les habitants goûtent ses fruits. Ils découvrent une eau douce et pure. De plus, chaque noix porte trois taches sombres. Elles évoquent les yeux et la bouche de l’anguille.
Depuis lors, boire un coco revient à embrasser, symboliquement, Faaravaianuu. Un baiser que Hina avait refusé jadis.
Les traces de Faaravaianuu aujourd’hui
Encore aujourd’hui, lorsqu’on survole la vallée de Vaihiria, un détail surprend. Le cours d’eau forme, en effet, une ligne sinueuse ressemblant à une anguille.
Ainsi, la nature rappelle toujours le chemin parcouru par Faaravaianuu pour retrouver Hina.
Conclusion : Hina, une figure majeure des mythes polynésiens
En définitive, la légende de Hina transmet l’origine du cocotier, arbre vital et sacré. À travers ce mythe, la culture polynésienne exprime la puissance de la nature, la force des dieux et le destin d’une princesse devenue symbole.
Sources :
Teuira Henry , Tahiti aux temps anciens. Société des Océanistes. 1962
AI 02 dec 2025
© Illustration de Bobby Holcomb. Reproduction interdite sans autorisation








